20 ème année
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Prénoms algériens authentiques (mis à jour et augmenté)
2°) L'article : LE DOIGT MENACANT DES
ISLAMISTES et la sagesse des ancêtres, par Aumer U Lamara,
écrivain,
in Le Matin du
Vendredi 21 décembre 2018
4° ) L’étude : L'IMAGERIE TOUAREGUE ENTRE LITTERATURE SAVANTE ET LITTERATURE POPULAIRE, par Paul Pandolfi (EXTRAIT)
« LQAḌI D INEXḌABEN » taceqquft
umezgun sɣur Σ.HEMAN, 1958,
In Tidmi
Tamirant, uṭun 2, Meɣres
1990
Numéro 102 Juillet 2019
L’article :
LE
DOIGT MENACANT DES ISLAMISTES et la sagesse des ancêtres,
par Aumer U
Lamara, écrivain,
in Le Matin du
Vendredi 21 décembre 2018
Dans ce qui suit,
nous ne reviendrons pas sur la menace réelle que fait planer le
mouvement totalitaire islamiste, et qui n’épargne aucune
région du monde.
Nous ne rappellerons
pas non plus tous les massacres commis dans notre pays et dans d’autres
pays, au nom de cette idéologie politico-religieuse, les assassinats,
les destructions, la mise au pas de la population par la terreur dans tout
quartier, toute ville ou région tombée sous son pouvoir. Les
villages de l’Ouarsenis tenus un temps par l’ex-GIA en
Algérie et les territoires et villes contrôlés par Daech en
Syrie en sont de parfaits exemples.
Il est partagé
aussi par beaucoup d’autres qui s’attribuent, inconsciemment
peut-être, les glorioles passéistes d’une religion islamique
déclarée de fait ‘’de paix et de
fraternité’’, à l’image des
‘’républiques démocratiques’’ où
la démocratie s’arrête au slogan, et qui fait office de
programme afin d’amuser la galerie et d’instaurer la dictature.
Cet indicateur de
comportement, que chacun peut constater, c’est l’index
pointé en l’air, souvent prenant Dieu à témoin (1),
index pointé vers le ciel ou vers l’interlocuteur, index accusateur,
index menaçant et souvent... index exécuteur.
L’index
déployé est souvent relayé par le ton agressif, qui se
fait parfois vocifération, afin de dominer (2). Des citations de
sourates préalablement choisies et mémorisées arrivent
à grand renfort de répétitions pour clore toute
discussion, pourtant entre humains ; « Deus Dixit / Dieu a dit
/ Qal Allah / Inna-d Rebbi » !
C’est un
comportement qui n’est pas de chez nous. Il est importé de
l’extérieur, et il est en totale contradiction avec les mœurs
culturelles de notre pays.
S’il
y a un critère de différenciation entre l’arabo-islamisme
dopé par l’islamisme politique et la culture première
amazighe de notre pays, c’est bien celui-là :
l’opposition radicale entre la rationalité et un ordre opaque et
rigide, estampillé ‘’divin’’.
Depuis la nuit des
temps dans notre pays, la prise de parole en groupe ou en public a ses
règles. Elles sont simples, connues et transmises de
génération en génération.
Dans toute
assemblée de village nord-africain, un intervenant est tenu de les
appliquer sous peine de sanction par la communauté et surtout de perte
de crédibilité :
L’attitude
du locuteur assis obligatoirement : le capuchon (aqelmun) du burnous ou la
chéchia (tacacit) inamovible, le buste droit, les mains posées sur
le corps et bien visibles.
La parole : usage
d’un ton calme, mesuré, commençant toujours par une formule
de politesse et se terminant par une formule sacrée :
« si j’ai bien parlé, Dieu merci, et si j’ai
failli ou dévié, Dieu m’en pardonne, car ce
n’était pas mon intention ».
Personne dans
l’assemblée n’est censé détenir la
vérité absolue et la vie de la cité est organisée
par l’intelligence des humains et non par des incantations
magico-métaphysiques.
Ceci n’est pas
de l’histoire ancienne. Aujourd’hui en 2018, dans des villages de
Kabylie et probablement dans d’autres régions du pays, ces
règles de comportement des ancêtres sont enseignées aux
jeunes et scrupuleusement respectées lors des assemblées de village ;
cette tajmaât qui doit nécessairement évoluer.
A la décharge
de l’islamisme, le caporalisme verbal islamiste n’est pas
exclusif de ces comportements totalitaires.
Pour ceux qui
s’en souviennent des années 1970 en Algérie, nous avions
l’habitude de voir à la télé le colonel
Boumediène taper sur la table, avec l’index recourbé, en
répétant d’un ton agressif : « nous avons
décidé (Qerrer-na) ! ». En fait, ‘’il
a décidé seul’’ par la puissance des chars et de la
terreur imposée alors par l’ex. Sécurité militaire.
C’était
une parfaite démonstration du pouvoir absolu, dans le discours et dans
les faits (qui ne connaît l’expression « taper du poing
sur la table » ?).
En d’autres
temps, Khrouchtchev, Président du Soviet suprême de l’URSS,
avait utilisé sa chaussure pour taper sur la table avec la maximum de
bruit, au cours d’une historique assemblée générale
de l’ONU à New York en 1960. On sait ce qu’il est advenu de
l’ex-URSS, quelques décennies après.
Quant à
l’islamisme...
A. U. L.
Notes
(1) L’index
pointé vers le ciel, mais légèrement incliné vers
l’interlocuteur, maintenant volontairement l’ambiguïté,
et la confusion volontaire, entre la menace bien réelle et le geste de
la chahada islamique (« il n’y a de dieu que
Dieu... ») pour signifier que c’est le messager de Dieu qui
s’exprime par délégation et non le simple humain.
C’est cela l’islamisme.
(2) Dans une
récente émission d’une grande chaîne de TV
française, plusieurs citoyens représentatifs de la
société étaient sur le plateau pour interroger en direct
le ministre, invité de l’émission. Parmi eux il y avait une
jeune femme originaire d’Afrique du Nord, d’aspect moderne, le type
même de femme ‘’bien intégrée’’,
comme on dit.
Au cours de son
intervention, en face du ministre, cette jeune femme n’a cessé,
sans se rendre compte, de pointer un doigt accusateur en direction du ministre,
en martelant ses accusations d’un ton agressif, exactement comme les
imams lors de leur prêche à la mosquée de Bab El Oued ou
d’ailleurs… pour menacer d’envoyer le ministre à la
jahennama (en enfer). C’était évident, le cocktail de
l’école arabo-islamique acquis au pays n’était pas
encore assez dilué dans le mental de la jeune femme. Un sourire entendu
n’avait pas quitté le visage du ministre républicain, tout
au long du face-à-face.
Auteur
Aumer U Lamara,
écrivain
Numéro 102 Juillet 2019
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Numéro 102 Juillet
2019
L’ étude :
L'imagerie touaregue entre littérature savante et
littérature populaire,
par P.Pandolfi (Extrait)
L'Année du Maghreb
VII (2011)
Dossier : Sahara en mouvement
EXTRAIT.
Document accessible en ligne sur :
http://anneemaghreb.revues.org/1155
L'imagerie touaregue entre littérature savante et littérature populaire
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Référence électronique
Paul Pandolfi, « L
imagerie touaregue entre littérature savante
et
littérature
populaire », L'Année
du Maghreb [En ligne], VII 1 2011, mis en ligne le 01 janvier 2013, consulté
le 19 mars 2014. URL : http://
anneemaghreb.revues.org/1155
; DOI : 10.4000/anneemaghreb.1155
Éditeur : CNRS Éditions
http://anneemaghreb.revues.org http://www.revues.org
Document accessible en ligne sur :
http://anneemaghreb.revues.org/1155
Document généré automatiquement le 19 mars 2014. La pagination ne correspond pas a la pagination de l
édition papier.
© Tous droits réservés
Paul Pandolfi
Pagination de lľédition papier : p 101-113
1
Plusieurs raisons m'ont amené a proposer, depuis quelques années, des travaux portant sur
le stéréotype touareg Je me contenterai ici d'en énoncer quelques-unes sans chercher a déterminer leur importance respective
2
Apres un assez long séjour dans le Sahara central et un travail ethnologique relevant d'une
approche que je qualifierai de classique d'un groupe touareg (Touaregs Kel-Ahaggar)1, il me paraissait nécessaire de m'interroger sur le choix de mon objet d'étude Apres neuf ans en Algérie, pourquoi les Touaregs - et eux seuls - m'ont-ils incité a entreprendre un tel travail ethnologique ? Comme bien d'autres auparavant, n'avais-je pas moi aussi succombé a ce que j'ai parfois nommé le mythe touareg ?
3
Cette recherche m'a également conduit a lire (et relire) l'abondante littérature consacrée
aux Touaregs Dire que cette derniere est souvent redondante est un euphémisme Encore aujourd'hui une série de clichés continuent a oblitérer l'appréhension des sociétés touaregues Avec quelques nuances et ajustements, ces clichés se retrouvent dans la littérature « savante », dans la littérature dite de voyage, la presse, le cinéma, la publicité. Ils ont aussi été largement utilisés quand - en France notamment - un véritable lobby de la « cause touaregue » a organisé et impulsé un soutien sans aucune distance critique aux rebellions touaregues L'étude que j'entrepris alors de la construction et des usages du stéréotype touareg faisait apparaítre que ce dernier relevait d'une histoire ancienne et non d'une simple mode, d'un exotisme de pacotille
4
Ce travail se fondait pour l'essentiel sur une analyse de la représentation stéréotypée des
Touaregs dans la littérature « savante » J'entends par littérature « savante » l'ensemble des textes qui ont expressément pour objectif de produire un effet de connaissance, un savoir de type scientifique sur les Touaregs Dans cet article, je me référerai a deux auteurs qui ont joué un rôle fondamental dans le champ ainsi défini : Henri Duveyrier et Émile-Félix Gautier
5
Mais, par la suite, je me tournerai vers le roman colonial afin d'analyser la relation que ce
dernier a pu entretenir avec cette littérature « savante » Soit une série de questions : Quelle est la représentation des Touaregs dans ce type de littérature ? Quel transfert s'est-il opéré entre littérature « savante » et fiction ? Quels sont les éléments qui se retrouvent ? Quels sont ceux qui sont abandonnés ou retravaillés ?
6
Les stéréotypes qui s'appliquent aux populations « autres » et notamment a celles qui furent nos « autres coloniaux » sont généralement des stéréotypes négatifs, dévalorisants voire stigmatisants Nombreuses sont d'ailleurs les études qui, ces dernieres décennies, ont analysé ce phénomene Or, dans ce cadre, on peut véritablement parler d'une « exception touaregue »3 En effet, si une image stéréotypée particulierement prégnante s'attache aux « hommes bleus », elle s'avere, elle, globalement valorisante et valorisée Cette affirmation doit cependant etre précisée et nuancée Il est notamment nécessaire de prendre en compte tant le contexte historique ou se développent ces représentations que le statut de ceux qui en sont a l'origine Ainsi, dans la période qui a suivi le massacre de la mission Flatters (1881), toute une série d'écrits vont développer une image extremement négative des Touaregs Mais ce ne fut la, somme toute, qu'un bref épisode Tres rapidement, le discours positif reprit largement le dessus et ce, avant meme
que les Touaregs ne soient défaits militairement comme en témoignent les nombreux écrits suscités par la présence a Alger de Touaregs faits prisonniers lors d'une expédition qu'ils avaient entreprise en 1887 au nord du Sahara4 De meme, peut-on trouver dans l'abondante littérature consacrée aux Touaregs des travaux qui mettent en avant une
représentation négative, stigmatisante : pillards, hommes sans foi ni loi, brigands du désert. C'est notamment le cas d'un certain nombre d'écrits dus a des militaires ou des voyageurs qui ont abordé le Sahara par le Sud5 Mais, au final, hors ces cas particuliers qui n'eurent que peu de suite, c'est tres largement une représentation valorisée qui est dominante Et ce, depuis l'origine, depuis que s'est développé - a compter de la deuxieme moitié du XIXe siecle - un discours sur les Touaregs C'est dire aussi, et c'est la un point capital, qu'avant meme d'etre soumis a la puissance coloniale francaise les Touaregs bénéficiaient de cette catégorisation positive6
7
Quelle
représentation des Touaregs nous est proposée par la littérature « savante » ?
On pourrait dresser la liste des principales caractéristiques censées définir les Touaregs, inventorier les traits distinctifs qui leur sont attribués J'ai plutôt choisi de repérer les fondements, les lignes de force qui structurent cette représentation
« stéréotypée » Dans cette optique, deux points me paraissent déterminants :
8
Lľappréhension des Touaregs ne sľeffectue jamais dans une simple relation a deux termes,
dans une relation de face a face entre l'observateur (= Européen) et cet Autre constitué par les Touaregs Il y a toujours
présent, de maniere implicite ou explicite, un
troisieme terme, un second « autre » qui permet dľinstaurer une relation non pas duelle mais triangulaire Entre l'observateur et cet Autre par excellence que peuvent etre les Touaregs vient en quelque sorte s'immiscer un second « autre » constitué par les populations arabes dans la plupart des cas ou, plus rarement, par les populations noires du Sahel D'Europe au creur du Sahara, le chemin n'est jamais direct, jamais sans intermédiaire ; on n'arrive au pays des « hommes bleus » qu'apres avoir traversé au préalable soit le Maghreb soit l'Afrique sahélienne Dans cette relation triangulaire ou les Touaregs sont systématiquement valorisés, les populations dites arabes sont elles systématiquement dévalorisées, stigmatisées
9
Cette opposition pensée comme substantielle entre Touaregs et Arabes est particulierement
présente
dans le Journal de route de Duveyrier7 Que ce soit a propos du sens de
l'orientation, de
la politesse ou de la qualité des bijoux, ce scheme apparaít comme une évidence dans le propos de l'auteur :
-
7 aofit 1860 Duveyrier accompagné d'un noble touareg, Cheikh 'Othmän, est en route vers Ghadames : « Je commence a remarquer qu'Othman a le sens géographique tres développé et qu'il possede, ce que je n'ai remarqué chez aucun Arabe, la connaissance du rapport des différents accidents du sol et leur enchaínement » (1905, p 154)
-
11 aofit 1860 Duveyrier et Cheikh 'Othmän arrivent a Ghadames Les Touaregs leur réservent un bon accueil et Duveyrier note : « [.] plusieurs d'entre eux demanderent s'ils pouvaient venir me saluer Ils vinrent en effet, et je leur fis des compliments Tout ceci est bien poli et n'aurait jamais lieu en pays arabe » (idem, p 159)
-
2 septembre 1860 « Quand quelqu'un meurt, on ne pleure pas chez les Touaregs, on ne vient pas comme chez les Arabes faire des visites de condoléances et des singeries » (idem, p 187)
10
Enfin, il nous faut citer ici un des nombreux passages
consacrés aux femmes touaregues
Manifestement, Duveyrier n'a pas été
insensible au charme (et aux taquineries) des belles targuia Ainsi, a la date du 18 aofit, il note :
« [.] je recois la visite bienvenue de trois dames, l'une d'elles est jeune, assez grande et d'une blancheur rare ; elle est de plus tres bien peignée Sa coiffure est, sur le devant, identique a nos bandeaux plats d'Europe, mais ces derniers se terminent derriere les oreilles par deux nattes courtes et épaisses Les ornements de ces Targuiat sont sobres ; la belle porte trois légers bracelets a chaque bras ; le tout est de bon gofit et serait bien vu en Europe Ainsi ce ne sont plus les ornements grossiers des Arabes » (idem, p 167)
11
Ce type de présentation ou sans cesse le portrait des Touaregs
se construit en opposition avec des traits présentés comme propres aux populations arabes est une constante dans la plupart des textes consacrés au
Sahara et ce de Duveyrier jusqu'a Gautier Ainsi, dans un texte intitulé
« Du Touat au Niger » paru en 1906, ce dernier recourt a cette antinomie afin de dresser un élogieux portrait des Touaregs
« Pour qui vient d'Algérie les
divergences sautent aux
yeux des la premiere rencontre Le Targui est coquet, il s'attife, il a meme une facon dans ses draperies
de marier agréablement les tons vifs, qui accuse un sens de coloriste ; l'Arabe est vetu de crasse et de grisailles, héritage des premiers califes et trahit dans son insouciance des formes extérieures toute l'iconoclastie des civilisations sémites » (1906, p 11)
12
De meme, dans son livre consacré a la conquete du Sahara, apres avoir établi toute une série
de comparaisons entre Arabes et Touaregs, comparaisons toujours a l'avantage des seconds, Gautier n'hésite pas a « naturaliser » cette différence ; selon lui, en effet,
« on pourrait pousser bien plus loin cette antithese ; on la retrouverait jusque chez les animaux ; le chien arabe est une brute sauvage, hargneuse et craintive, un demi- chacal, les crocs toujours au vent Le chien targui est cälin comme le nôtre » (1935, p 12)
13
La derniere proposition de ce texte nous amene a l'autre trait fondamental du stéréotype touareg Le meme mouvement qui oppose ces derniers des populations qui leur sont voisines (= population arabo-musulmane du Nord) les rapproche de nous, fait d'eux sinon dľautres
nous-memes, du moins des autres proches. et ce malgré leur charge d'exotisme. Gautier a nouveau :
« [.] il semble bien, toute sentimentalité a part, qu'il y ait entre eux et nous bien des
affinités
et des points de contact, bien plus
qu'avec les Arabes [.] En somme, une certaine analogie de mreurs est incontestable et elle est sentie de part et dľautre » (idem, p 11)
14
Nombreux sont les traits alors sélectionnés pour justifier un tel jugement Nous en retiendrons
ici deux qui, de par leur récurrence dans la littérature, nous paraissent jouer un rôle déterminant dans l'établissement de cette analogie : le statut privilégié des femmes et la tiédeur religieuse des Touaregs Deux themes qui sont d'ailleurs étroitement liés et ne peuvent se comprendre que dans le cadre de la relation triangulaire précédemment évoquée Tel est le cas du statut et le rôle privilégié dévolus aux femmes dans la société touaregue
« S'il est un point par lequel la société targuie differe de la société arabe, c'est par le contraste de la position élevée qu'y occupe la femme comparée a l'état d'infériorité
de la femme arabe » (1864, p 339)
15
Mais dans cet élogieux portrait des femmes touaregues pointe également un autre theme : celui
de la superficialité de l'islam touareg et de la présumée permanence chez ces derniers d'un vieux fonds chrétien Duveyrier encore :
« Quand, en deca de la région des dunes de l'Erg, on voit la femme arabe telle que l'islamisme l'a faite, et, au dela de cette simple barriere de sables, la femme touareg telle qu'elle a voulu rester, on reconnaít dans cette derniere la femme du christianisme » (1863, p 124)
16
Avec au final une affirmation qui illustre parfaitement le double mouvement précédemment évoqué : ce portrait valorisé des femmes touaregues s'accompagne d'une dévalorisation des femmes arabes mais aussi d'un rapprochement entre société touaregue et société européenne
« Plus heureuse que la femme arabe, la femme targuie n'est obligée ni a moudre le blé, ni a aller chercher sur son dos l'eau et le bois, ni a faire la cuisine ; les esclaves pourvoient a tous ces besoins, de sorte que, comme les dames civilisées, elles peuvent consacrer du temps a la lecture, a l'écriture, a la musique et a la broderie Ce n'est pas sans quelque émotion, qu'apres avoir traversé quatre cent lieues de pays dans lesquels la femme est réduite a l'état de bete de somme, on constate, en plein désert, une civilisation qui a tant d'analogie avec celle de l'Europe chrétienne au Moyen Áge » (1864, p 430)
17
Enfin, point capital, l'opposition arabes/touaregs ne se fonde pas uniquement sur des traits culturels (statut de la femme, islam superficiel, organisation féodale.) Tres rapidement en effet, cette différenciation sera essentialisée, naturalisée A ce niveau, la référence a
« l'anthropologie physique » va jouer un rôle fondamental Ainsi, d'entrée de jeu, Émile-Félix
Gautier postule que les Touaregs appartiennent a la « race blanche » et c'est bien par ce biais qu'ils s'opposent tant aux « arabes » qu'aux populations « noires » et qu'ils se rapprochent des Européens Dans La conquete du Sahara, cet auteur dresse un long et élogieux portrait des Touaregs Il le conclut par cette phrase sans appel : « Cette belle race est blanche, en somme » Quelques pages plus loin, l'auteur précise encore sa pensée Au cas ou on éprouverait quelque doute quant a son affirmation, il convoque tout a la fois l'hygiene corporelle, l'action du soleil et la teinture des voiles touaregs :
« Sur une peau touareg il est donc malaisé de déchiffrer la part respective de la crasse, de l'indigo et du pigment Mais je ne les crois pas beaucoup plus brunes que celles des populations méditerranéennes Une foule de traits frappants sont nettement de chez nous : les cheveux ondulés, la barbe abondante, la coupe du visage, la calvitie et la canitie précoces et meme la tendance a l'obésité [.] On rencontre souvent dans les päturages touaregs des visages familiers, qu'on imaginerait sans effort sur les épaules d'un Francais méridional au-dessus d'un faux-col et d'une cravate » (1935, p 181)
18
A la décharge de Gautier, on relevera que ces affirmations pour le moins péremptoires trouvent leur caution savante dans les theses développées par les anthropologues physiques de son époque Au-dela de leurs différences, tous s'accordent sur un point : l'appartenance des Touaregs a la race blanche Il y a la un postulat de base qui, meme quand il est contredit par les résultats de leurs études, n'est jamais remis en cause Ainsi en 1909, le Dr Atgier, qui
fonde
son travail sur l'étude anthropologique d'un groupe de Touaregs venus a Paris pour une exposition, doit avouer
son embarras Un seul
individu semble, selon lui, relever de sa catégorie des « Touaregs (berbere), type basque » Il est donc contraint de créer d'autres
catégories (« Touareg-nigritien » et « Négro-Touareg ») afin dľexpliciter la réalité observée Mais, au final, la hiérarchisation de la société touaregue lui permet de sauver l'essentiel :
« Il résulte de cette étude que les Touaregs présentés en ce moment a Paris, sont tous plus ou moins métissés par l'élément negre [.] Il est facile de comprendre en effet que des Touaregs de race noble n'auraient pas consenti a une telle exhibition et a de telles comédies journalieres [.] Il est donc tout naturel que les Touaregs présentés a Paris soient de cette troisieme caste, dans laquelle le negre se confond avec le nigritisé ou le serf-touareg » (1909, p 241-242)
19
Pour tenter de répondre a la question initiale de l'éventuel rapport existant entre littérature
savante et roman colonial, j'ai dans un premier temps pris en compte un corpus d'une dizaine de romans coloniaux publiés entre la toute fin du XIXe siecle et le milieu du XXe siecle8 Tres
vite, il m'est cependant apparu que, dans le cadre inévitablement limité de cette contribution,
il était plus pertinent de se fonder sur un nombre plus restreint d'ouvrages Aussi, tout en me référant de maniere plus ou moins ponctuelle aux romans de ce corpus, j'ai privilégié
deux livres Il s'agit en l'occurrence de L'invasion de la mer de Jules Verne et du livre de G Demage intitulé A travers le Sahara. Ces deux ouvrages ont en commun de s'adresser a un large public et particulierement aux jeunes mais surtout d'avoir été publiés au tout début
du siecle (1903 pour le livre de Demage et 1905 pour celui de J Verne) soit, et c'est la un élément d'importance, avant meme que les Touaregs n'aient été soumis a la puissance coloniale francaise
Ju/es Verne. L'invasion de la mer9
20
Deux
événements majeurs se déroulent conjointement au
début de L'invasion de la mer M de Schaller escorté par un petit groupe de militaires francais sľapprete a partir en reconnaissance
dans le Sud tunisien afin de constater de visu ce quľil reste des travaux entrepris lors du premier
projet de « mer saharienne »10 Au meme moment, Hadjar, chef touareg emprisonné dans un bord} de Gabes va etre conduit par voie maritime jusquľa Tunis pour y etre jugé Mais, aidé par des membres de sa tribu, Hadjar va parvenir a sľéchapper de sa prison avant que ce transfert nľait lieu Le récit
de cette évasion occupe les trois premiers chapitres du roman Cľest également dans cette partie initiale du récit que Jules Verne accumule le maximum de notations sur les Touaregs Il lui faut présenter a ses lecteurs ces nomades voilés qui viennent tout juste de se « soumettre » a la France et qui, dans son récit, seront le fer de lance de la résistance autochtone au projet de mer saharienne Pour ce faire, Jules Verne peut utiliser les renseignements ethnographiques quľil a glanés dans les récits de voyages des premiers explorateurs du Sahara et notamment chez Duveyrier Ainsi, le lecteur pourra apprendre quels vetements et parures portent les Touaregs et savoir quel est leur régime alimentaire Il découvrira comment les hommes se voilent le visage alors que les femmes vont elles « la face libre et ne la voilent jamais si ce nľest devant les étrangers, par respect », etc
21
Aussi intéressantes que puissent etre ces notations, elles ne sont que la reprise dľinformations
ethnographiques que lľon pouvait trouver dans la littérature de lľépoque En les intégrant dans son roman, Jules Verne se contente de les diffuser aupres dľun public plus large Mais dans ce récit se développe également tout un discours qui sľinsere dans une vision stéréotypée qui dominera longtemps toute évocation des « hommes bleus » A cet égard, la présentation des deux personnages principaux - côté touareg - est particulierement significative Il sľagit, en lľoccurrence, de Hadjar, leader de la révolte contre le projet de mer intérieure et de sa mere Djemma Dans la nuit de Gabes, cette derniere organise en effet la fuite de son aíné
« Djemma était une Africaine de race touareg ayant dépassé sa soixantieme année, grande, forte, la taille droite, lľattitude énergique De ses yeux bleus, comme ceux des femmes de meme origine, sľéchappait un regard dont lľardeur égalait la fierté
Blanche de peau, elle apparaissait jaune sous la teinture dľocre qui recouvrait son front et ses joues »11 (1978, p 18)
22
Portrait étonnamment élogieux sous la plume dľun auteur qui ne se distingue pas toujours par un regard valorisant envers les peuples non-occidentaux Ici, tous les éléments de la description
tant sur le plan physique que psychologique sont nettement positifs La raison premiere d'un tel jugement, reprise en de nombreux passages du roman, nous est également donnée dans la meme page : les nomades berberes du Sahara appartiennent a la race blanche Et si malgré tout un risque dľerreur peut encore subsister sur ce point capital, la faute en revient a cette teinture ocre dont les femmes touaregues ont pris lľhabitude de se recouvrir un visage illuminé par des yeux bleus « comme ceux des femmes de la meme origine » Ce theme « racial » se retrouve également dans le portrait dľHadjar. seule différence ce nľest plus lľutilisation dľune teinture mais lľeffet du soleil saharien qui pourrait éventuellement tromper lľobservateur peu averti !
« Le chef touareg nľavait pas encore quarante ans Cľétait un homme de haute taille, la peau blanche bronzée par le soleil de feu des zones africaines, maigre, fort, rompu a tous les exercices corporels, destiné a rester longtemps valide, étant donnée la sobriété qui caractérise les indigenes de sa race [.] Toute lľénergie de Djemma se retrouvait en ses fils, toujours restés pres dľelle depuis vingt ans de veuvage Sous son influence, Hadjar avait acquis les qualités dľun apôtre, dont il avait la belle figure a barbe noire, les yeux ardents, lľattitude résolue » (idem, p 43)
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Et Verne prend bien soin dľattribuer ces qualités non aux seuls chefs que sont Hadjar et sa mere mais bien a tous les Touaregs décrits comme « [d]es hommes dľun beau type, physionomie
grave, attitude fiere, marche lente, empreinte de dignité ; [.] Les femmes, dľun type superbe, yeux bleus, sourcils épais, cils longs . » (idem, p 171) Cette thématique se retrouve dans la plupart des ouvrages consacrés aux Touaregs et ce, quľils relevent, pour prendre des exemples extremes, dľun discours a prétention scientifique ou de la littérature enfantine Fin 1895, un récit intitulé Chryséis au désert est publié, sous forme de feuilleton pour la jeunesse, dans Le Petit Fran;ais illustré12 Lľhéro'ine, une jeune fille de quinze ans, est enlevée par un groupe de Touaregs Le portrait de ces derniers débute ainsi :
« Les Touaregs, au singulier Targui, sont des peuplades étranges qui habitent le Sahara : ils ont la peau blanche, parfois meme des yeux bleus, ce qui est chez eux un signe de pureté de race, et par conséquent de noblesse » Quant a leurs femmes
« aux cheveux et aux yeux clairs » elles sont « blanches comme des chrétiennes »
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Mais, outre les qualités censées etre inhérentes a sa « race », Hadjar bénéficie de toutes celles qui lui ont été transmises par sa mere Fait significatif, dans le récit de Verne, Djemma est présentée avant son fils Il nľy a pas la une simple contrainte narrative mais bien une volonté de Verne d'insister dľentrée sur ce qui lui apparaít comme une caractéristique fondamentale de la société touaregue : le rôle primordial quľy jouent les femmes Ce theme est présent des le premier chapitre de son livre alors quľHadjar ne sľest pas encore évadé
« On nľignorait pas lľinfluence quľelle avait eue sur Hadjar, cette influence de la mere, si puissante chez la race touareg [.] Oui ! On devait la craindre, toutes les tribus se dresseraient a sa voix et la suivraient sur le chemin de la guerre sainte En vain des recherches avaient-elles été entreprises pour sľemparer de sa personne [.] Protégée par le dévouement public, Djemma avait échappé a toutes les tentatives faites pour capturer la mere apres le fils » (1978, p 24)
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Cette insistance participe du stéréotype qui depuis Duveyrier au moins fait de la société touaregue le type meme dľune
société matriarcale Verne se contente en quelque sorte de romancer ce trait de maniere extreme et, a la lecture dľun tel passage, Hadjar ne paraít etre que le bras armé de sa mere qui est, elle, présentée comme le chef véritablement reconnu par tous En de nombreux autres passages de son roman, Verne y reviendra et son texte devient parfois une véritable illustration pédagogique des travaux de Duveyrier Ainsi, dans le second chapitre, il justifie lľinfluence dľHadjar sur les populations touaregues par son audace et son intelligence Mais il y ajoute aussitôt une explication dľun autre ordre :
« Ces qualités, il les tenait de sa mere comme tous ces Touaregs qui suivent le sang maternel Parmi eux, en effet, la femme est lľégale de lľhomme, si meme elle ne lľemporte Cľest a ce point quľun fils de pere esclave et de femme noble est noble dľorigine et le contraire nľexiste pas » (idem, p 43)
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De meme, dans la partie finale de son texte, Jules Verne présente lľoasis de Zenfig, résidence
dľHadjar et des siens et lieu ou « la race touareg sľétait conservée dans sa pureté originelle » Pureté dľautant mieux préservée quľendogamie et repli sur soi sont censés etre une autre caractéristique de cette population touaregue : « . Dans cette région du Melrir, les Touareg formaient comme une population a part Elle ne se melait point aux autres tribus du Djerid » Cľest lľoccasion dľincorporer a son récit de nouvelles notations «
ethnographiques » sur les Touaregs et leur chef Mais elles sont alors aussitôt suivies, pendant obligatoire, dľun commentaire concernant le rôle de Djemma parfait symbole du rôle tenu par les femmes et les meres dans cette société
« A côté de Hadjar, sa mere Djemma était
en grande vénération parmi les tribus touareg Chez les femmes de Zenfig, ce sentiment allait meme jusquľa lľadoration Toutes partageaient cette haine que Djemma ressentait pour les étrangers Elle les fanatisait comme son fils fanatisait les hommes, et lľon nľa pas oublié quelle influence Djemma avait sur Hadjar, influence que possedent toutes les femmes Touareg Elles sont, dľailleurs, plus instruites que leurs maris et leurs freres Elles savent écrire alors que le Targui sait lire a peine, et, dans les écoles, ce sont elles qui enseignent la langue et la grammaire13 » (idem, p 172)
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Enfin, une autre illustration exemplaire du rôle important joué par les femmes dans cette société se retrouve dans le récit de Verne : « On ne les rencontre pas a plusieurs au foyer touareg qui, en opposition avec les préceptes du Coran, nľadmet pas la polygamie, sľil admet le divorce » (1978, p 171) Ce type de notation a fonction de « preuve » pour une these largement présente dans la plupart des écrits alors consacrés au Sahara : les nomades touaregs ne seraient que peu islamisés, ne seraient que de tiedes musulmans
La totalité de ce document accessible
en ligne sur : http://anneemaghreb.revues.org/1155
Numéro 102 Juillet 2019
« TAMDINT-A »
Ǧamal at-Uwdiε
Γurwat a wid
yeţamnen s wawal, azekka a d-tini-m, ur d-inni ara!...
“Awal
yeţnawal” yenna-yas umusnaw...ini awal tura, ma dγa d win n
tideţ ad yawi anina γef lqern, γef sin, γef 10 (mraw)...
D abuddu
i Farahnaz
i wasulali-ines amenzu
i widni i d-iţawin
lferḥ tadukli tudert
tessnem-ten, d imeγnasen-nni n
“1962”
Neḍḥa-d d
inekbula di temdint-a
Ulawen ssursuḍen
*
Ččina-nni n
zik tejjex
Lbaṭaṭa di
ssuq tenger
Tayri tegdel
Leǧwameε ftin
*
Ifukk ufellaḥ
tfukk ṣṣaba
Tagersa tbedd yuliţ
ṣṣdid
Iḍerfan reglen
*
Imeslayen semḍit
ggurslen
*
Tamdint-a ulbaben-ţ
yergazen
Tilawin cberbren-t
Arrac ţarran ifeẓẓ
*
Iḥbayriyen
tuli-ten tγemmalt
*
Awal yegdel, yeggwet rrṣeḍ
Tamurt yezren deg
wafrasen
*
At tkustimin
Aslegleḍ, at wuḍuḍ
*
Llaẓ, “iṭabuyen”
“Iṣefra”
n ddegdag
*
Ayen ibedden ad irab
I tmuγli-nni, i
wul-nni
I uzekka, amek ?
*
Dacu ar a d-tessali-m a
wigi iḥekkmen
Deg ugudi, d rekku d
usfelγeγ
Dacu n ccna ar a
d-innulfun seg usreεreε-nwen
Madya tamurt
terram-ţ d iceqqufen
Biḥwaṣṣu,
Ṛebbi teddmem-t nwen
Ccetla tfazem (ccetla n
ccurafa)
W’ur nelli segwen,
γers berrikit wulawen-nwen
Ţwaliγ
tiquftin n lγaci ihajen
S uḥeǧaǧu
n tmes atniyi a γ-sserγen
*
Sya ar imiren,
aḥeǧaǧu
hat di lbirut i tesmentagen
*
I wida yenuḍḥen
akken
Σni day ẓẓan
deg wakal
Ur d-ţenkkaren!
*
Qerriḥit wawalen
I γ-d-ifnan d imeṭṭawen
*
Di temdint-a
Ma meẓẓiyeḍ
d yihwah
Ma tzewreḍ d
yihwah
Ma tcebḥeḍ d
yihwah
Tacmaţ tetgelled
txerreq
Asefru ur iferru yendeq
*
Di yal amnaṛ
Fsi-yas amrar i
Temgarṭ n
Ben-Mhidi
Agdud a d-ildi imi
A tid-yuγal
uzmumeg-nni
*
Ay At Tayri
Azulen
Si sya γer temlilit
Di teftisin uzekka
*
Di temdint-a
Ur nessin ad nemmeslay
I tkerkkas kan imi
nezmer
Ur neţmyeskad ara
Neţmyexẓar
Wa yeţkukru wa
*
Seg ccwami-nneγ
A d-nelfu
D imruriyen
*
Di temdint-a
Ur k-n-snubgut ara
*
Iṭij
Ilel
Ur ţeklalen nḍegaren
*
Idmaren n tεezriyin
D kunwi i d
leslak-nneγ
Ţxilwat, ur
ţiwsiret ara
A tameγra
Ezg
Ur xessi wara
Ilikem d lfal i uzekka
*
Di temdint-a
Farahnaz ar-deqqal
tuki-d
Di ṭṭubbat
ur d-teclig
Tmuqel s igenni
Udem-is yessaγ-d
S waggur d yetri
Zzayer, 18 di Tuber 1971
sɣur Ǧamal
at-Uwdiε
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Dernière révision : 30/07/2019
mardi 30 juillet 2019