ayamun

CyberRevue de littérature berbère

17 ème année

Numéro 90  Juillet 2017

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Tidlisin nniḍen : http://www.ayamun.com/telechargement.htm

 

 

Prénoms algériens authentiques (mis à jour et augmenté)

 

Sommaire :

 

1°) Les textes en prose : 1) Tazwart i tezrigt tis qraḍ n « Tafunast igujilen », sɣur Σmer Mezdad, anebdu 2017, 2) post FB sɣur Nacer Ait Ouali

 2°) L' étude : L’imaginaire éclaté de Jean Amrouche, par Mouloud Mammeri

                                          In Actes du Colloque sur Jean Amrouche,  Rencontres méditerranéennes de Provence, 17–19 Octobre 1985,  Editions du Quai, Marseille. Extrait de « Culture savante, Culture vécue »,  Edition Tala, Alger 1991

 3°) L'article :  Rif : la bataille d'Anwal ou la victoire des ''At warkasen'' (1), parAumer U Lamara, écrivain, in Le Matin-Dz du 25 Jui 2017

 4°) Tameslayt : Tazmilt ɣer tira (asmeskti) = aggaɣen

  5°) Tidlisin nniḍen, en PDF :

  6°) Le poème  : « Tamurt »  Sɣur Σ.Mezdad

 7° ) Toutes  les rubriques :

 

 

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Numéro 90  Juillet 2017

Le  texte :

1) Tazwart i tezrigt tis qra n “Tafunast igujilen”,

sɣur Σmer Mezdad, anebdu 2017

Ddeqs aya segmi i d-teffeɣ teẓrigt tamenzut n tedlist-a, yiwen useggas ad awḍen 40. Tis snat teffeɣ-d 26 iseggasen aya. Ta n 2017, d taẓrigt tis qraḍ. « Tafunast igujilen », aṭas n medden i ţ-yeɣran. Llan wid akked tedda amecwar deg tudert-nsen. Llan wid i as-d-yecfan kan akka tella. Llan wid iɣilen isefra yellan deg-surd ameskar i ten-yuran, ɣilen ţekkin deg tgemmi n ugdud, tinna n zik, ur d afus i ten-yuran !  Aha°, iḍrisen, ɣas tura kra deg-sen kecmen tigemmi-nneɣ tadelsant, d amdan s timmad-is  i ten-yuran yiwen yiwen« asmi akken yella d acawrar », asmi yella d ilemẓi ! D tideţ, ur icuḥ i ureṭal si temdeyyezt tamzikt neɣ takamḍalt : akka i teţeddu tira, akka i teţeddu tsekla,iswi-nsent d asnulfu, acu, laqen iẓuran ama deg akkud, ama deg tesga n umaḍal.

Di leqrun-agi yezrin, Imezwura-nneɣ ţafen-d iman-sen zzren di tegnatin akked igejduren iɣef ur bnan. Ţafen-d iman-nsen sdat irukkuten, dduzan, timacinin, tiktiwin urǧin mlalen. Imir kan, ɣas akken ur llan yisnelsiyen, ur yella uwanek, tikkwal mgal adabu, imawlan n ṣṣenεa, iḥeddaden n wawal,  ad d-afen isem i asen-ilaqen, ad t-id-reḍlen, ad t-εerken alamma yuɣal d ayla-nsen !  Awalen-a ggten di tmeslayt-nneɣ  ! Anwa ara d-yinin ass am assa, mačči d awalen n teqbaylit ? Anagar tutlayin akked idelsan  yemmuten ur d-nreṭel seg anida nniḍen.

Ur yella wacu nesenfel deg amudd-a, anagar anida nezgel tira n drus n yifyar di teẓrigin yezwaren, tikkelt-a, nerna-ţ-id. Daɣen kra n wawalen nella  ur ten-nessin ara s teqbaylit, ndegger-itens wiyaḍ, acu, anamek-nsen yiwen.

             Tira, d tinna nesemras deg ungalen : «  yiwen imesli = yiwen usekkil ;  anida llan sin isekkilen, imesli-nni yessed ! » akken i aɣ-ţ-id-yeǧǧa Mulud Mεemri. Acu, tineqqiin, tanɣit dumaruzurzganara,anagarmailuɣunamek ;  daɣen kra n wawalen mlalen deg yiwen uferdis, akka  am : mara, makken, segmi, daymi, imi, mulac, assa, atenad, swadda, sufella,atg. I ddemma n wanya akked ṣṣda, yella wanida negzem kraiferdisen, acu, midrusit : akka am umqim udmawan, awṣil n umyag, mara yili d  asemmad arusrid. Daɣen « s » n uswaɣ nesemres-it ulac deg-s tussda.

Awal iɣef izerri wakud am teblaṭ iɣef zerrin waman ; simal simal imezzi.Iεekkuren-nni yellan sṭunucen,sduqqusen, ţeqqsen ad ţulekkwnen, kecmen tannumi, ma d izen yellan, am uferteṭu ɣef idmimen, yeţkemmil asikel-ines.

Aṭas n imeɣriyen, tugeţ deg-sen d ilmeẓyen,  i d-yesuturen tadlist-a : aţan ihi, tikkelt nniḍen,  ad tili daɣen di tnedlsin, win yebɣan ad ţ-iɣer, ad ţ-yaf.

 

Σmer Mezdad, 2017

 

2) Post facebook de Nacer Ait Ouali

1 août, 18:01 · 

"Tafunast igujilen", recueil de poèmes d’Amar Mezdad, est paru en 1978, en France, pour la première édition. Il a été réédité en Algérie en 1991.


Les thèmes sont variés : l’identité, l’histoire, l’amour, la mort, la paix, la guerre, l’émigration, la misère, etc. ce sont des thèmes qu’on peut retrouver dans toutes les poésies de toutes les cultures. La composition de ces poèmes permet au lecteur de saisir cette universalité. Même lorsqu’il est fait référence à des personnages historiques comme Jugurtha, Ahmed Oumerri, ou Mouloud Feraoun, le poème est construit de façon à évoquer le personnage dans une dimension universelle. On retrouve le même procédé lorsqu’il s’agit de parler de choses de notre patrimoine. C’est ce qui fait que cette poésie d’Amar Mezdad ne prend pas de rides. 
La langue utilisée est accessible, l’écriture est légère (même lorsqu’il s’agit de dire des choses « lourdes »), la rhétorique est subtile. L’intertextualité ouvre des pistes de recherche et de lecture. Comme ce poème d’où est extrait le titre de recueil
.

 

Post facebook de Nacer Ait Ouali

1 août, 18:01



 

 

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Numéro 90  Juillet 2017

L’étude :


L’imaginaire éclaté de Jean Amrouche

par Mouloud Mammeri

 

In Actes du Colloque sur Jean Amrouche, Rencontres méditerraéennes de Provence, 17

19 Octobre 1985, Editions de Quai, Marseille

Extrait de « Culture savante, Culture vécue », Edition Tala, Alger 1991, pages 166-172

Il n'est peut-être pas original qu'il y ait plusieurs lectures possibles de Jean Amrouche : c'est le cas d'à peu près toutes    les œuvres authentiques. Mais ici la distance est quelquefois  si grande entre les tenues extrêmes qu'elle confine à la contradiction.

«Cendres» est-il l'œuvre d'un esthète ? Ou ce qui le distingue au contraire est-il, par-delà les diaprures de la forme, l'expression d'une expérience vraie, poussée quelquefois jusqu'à la nudité des vieux «  isefra » dont Jean avait un amour à la fois fervent et inquiet ?

"Il semble dès lors légitime de chercher si la diversité de la parure n'est pas le signe et presque le produit obligé d'une condition qui, par-delà la  personne de Jean Amrouche, était celle  de toute la culture qui étai.t la sienne originellement. Il  était presque aussi difficile de définir cette condition que de la vivre. Amrouche a été le premier à le reconnaître et, selon l'heure, l'humeur ou les circonstances, à s'en plaindre ou au contraire,à l'arborer comme un défi. Le problème pour lui était, une fois la définition abstraite acquise, de l'assumer puis la vivre plus encore que de vivre avec. Les autres n'avaient pas de question à se poser : ils étaient ce qu'ils étaient nés et ils le restaient toute leur vie ; Espagnols, Arabes, Français ou Maltais. A lui il fallait, pour le désigner, plusieurs adjectifs, entre lesquels la navigation était souvent périlleuse, toute chargée d'aléas, de doutes et de repentirs.

Cela commençait déjà au simple énoncé de son nom. Passe encore pour Amrouche, un diminutif classique pour dire «le petit Ameur ». Mais à cette étiquette, sans histoire parce que neutre, comment peut-0n accoler sans risque les deux indicatifs d'El Mouboub (le bien doué ... c'est déjà un programme !) et  de Jean, mutuellement exclusifs dans une société coloniale dont les deux composantes se jouxtent sans s'ajouter, dans la peur diffuse, le mépris sécurisant.

On  ne  s'étonnera    plus   dès    lors  que  la  tension  quotidienne  tourne  quelquefois au vertige. Le sort que l'on ne peut ni amadouer ni fuir, il ne reste plus qu'à le brandir comme un emblème, quelquefois comme un brûlot jeté à  la  face  des   ayants-droit, les ayants  plein droit, les croyants  de  tous  les  bords s  qui, sur  les rives  d'une Méditerranée faussement mesurée, sont souvent des fanatiques.

Je ne suis jamais nul de  vous entièrement. Dans les bornes étroites des ghettos respectifs, où  vous vous emmurez,  j'étouffe. Vous êtes toujours frileusement en-deçà des frontières,   je  suis   toujours en    partie de l'autre côté.  Quand, derrière la   barricade de ' vos égoïsmes, vous hurlez à la mort de l'autre et renforcez la garde aux portes, moi, à toute force, j'essaie d'entrebâiller les battants, si je ne peux les ouvrir grands, pour  que l'autre passe et moi-même .Je ne suis  même pas tantôt El Mouhoub et tantôt Jean, Je  suis Jean  El  Mouhoub  toutes  syllabes  mêlées  et tous échos  confondus.

 Je  tiens « L' éternel Jugurtha » pour le chef-d’œuvre de Jean Amrouche. Je soutiens aussi  que    n'est pas un hasard. Chef-d’œuvre non seulement par  ce    qu'il d.it, mais peut-être plus encore par toutes les fulgurances, les envolées, les cris, les repentirs, par ce qu'il évoque à l'horizon du verbe, par tous les harmoniques qu'au fil des périodes lentement balancées ou au contraire des ellipses impatientes le texte évoque ou provoque.

Le choix de l'emblème est déjà par lui-même une profession de foi. Jeter d'entrée de jeu le nom de Jugurtha à  la face d'un lecteur inaverti, c'est  un défi, presque une agression. Parmi tous les héros emblématiques de l’histoire berbère, Jean eût  pu en choisir de moins périlleux, de plus rassurants. Pour. rester dans le domaine de l'antiquité classique, où il  a  été  prendre le sien, il aurait pu évoquer Massinissa, figure exemplaire, dont au moins la devise très moderne  « l'Afrique aux Africains » eût dû le séduire,

Mais non ! Ce qui a enflammé l’imagination du poète, ce ne  sont pas les solides mais  sages  vertus d’un prince  pour  ainsi dire classique, mais  la  vie  brève, torrentueuse, toujours à l'extrême pointe d'une tension où elle interpelait le destin, d'un bâtard devenu roi  contre  la  conspiration des  médiocres. Jugurtha a  pendant quelques années balancé la fortune.de Rome par la seule force de son génie. Il   était, dit Salluste, beau, vigoureux, d'une intelligence supérieure, mais   ce  qui le distinguait surtout, c'était une sorte d'hérésie fondamentale. Jugurtha c'est   tout ce  qui nie les valeurs romaines.et un instant triomphe d'elles. Il est  le non irréductible et fécond opposé à l'ordre niveleur des légions. 

La phrase concassée, ductile de Salluste  le  traque comme longtemps ont  fait  les manipules de Marius, mais elle ne l'atteint pas. C'est un autre langage qu'il faudrait, celui qui le suivrait dans les  méandres de ses errances  à  travers  les   forêts  de la Numidie ou les  sables gétules. La littérature du temps de Salluste n'avait pas de genre apte à rendre un  héros  hors des    canons  convenus de l'histoire romaine. Maïs    cette  déficience est   déjà signée. Amrouche l'a très bien senti. Il peine à définirez qu’il   va écrire,  il  hésite, il balance entre plusieurs ternes, comme si le choix d'un genre inventorié était déjà une manière d'infidélité, comme si .l'aventure de « L'éternel Jugurtha » commençait avant  le texte. 

Il commence par une classique et sage déclaration d'intention. Le sous-titre, amenuisant ce que le titre avait d'insolite, annonce de simples « propositions sur le génie    africain ». C'est le  côté raison  latine   de  Jean  Amrouche. Quoi   de  plus  classique qu'une analyse ?. C'est l'allure des autres, celle à laquelle on a dressé Jean dès les lointaines années de  son  écolage, et il  le sait.  Il sait   que  c'_est contrainte acquise, que, s'il se   laissait aller à la plus naturelle pente de lui-même  ou  à  l'appel  des  voix  qui  le hantent  et  qu'il travaille souvent à  réduire. c'est autrement  qu'il dirait.

Et  c'est  effectivement  ce   qui  va  se produire. Je   ne crois  pas  que  le  dérapage  se soit  fait  par inadvertance. Toujours  est-il    que  très  vite  la   machine s'emballe. Ce  n'est pas seulement la vitesse qui change, c'est l'allure.. Jean   Amrouche avait promis une analyse, une progression lente  et. ordonnée de propositions cohérentes, mais  brusque ment le Verbe, emporté par sa propre course, décolle, comme  on dirait  d'un avion.

 Il  chante, il crie ,  pique droit vers l'essentiel. brillant ou à la vérité ignorant les étapes ou au contraire tresse  de subtiles méandres  pour circonvenir  une proposition, qu'il  renonce  à imposer.  On passe sans transition  des cuivres  sonores  aux  violons mélodiques. quelquefois à des accents nus de flûte1ybienne; on ne sait pas très bien si  la musique naît  des mots ou l’inverse mais à chaque instant on sent  que l'on a affaire à une   sorte  de  nature  nécessaire. Jugurtha  a  trouvé   le Verbe  qui convient  à sa   nature vraie.  

Cette dualité .qui   va  se poursuivre tout le long du texte,  n'était certainement  pas choix  délibéré,  mais   bien   plutôt  l'effet  d'une tension douloureuse. Au plus échevelé de la course Amrouche brusquement se souvient qu’il avait promis une analyse. Il tire désespérément sur  les rênes,  il se  fait sage,  il ordonne,  il s'arrête aux étapes médiates que tout à l'heure il brûlait,  il soumet les rutilances de l'inspiration aux rigueurs de l'ordre. On cherche à saisir pourquoi ces brisures ponctuelles de l’élan, ces  coups

d'arrêt imposés à la   course de chevaux monté à cru  de Jugurtha et du même coup  à l'inspiration du poète. L'envolée de l'ensemble, il  est vrai, emporte les lenteurs d’'artifice, mais  on est  impatient de voir que  les contraintes du  pensum  obligé  tentent parfois d'endiguer les  appels  du chant   profond.

La conclusion est significative.

S'il est vrai, comme à peu près tout le monde l'admet, que sous couvert de peindre  Jugurtha, Jean Amrouche  peignait Jean  Amrouche, on peut tenter de chercher la  raison  de   ce   mouvement de va-et-vient et  en  quelque  sorte  de  remonter    jusqu'à la source, d'où .sourd un texte à la fois impeccable et inspiré, et comme au point d'où toutes 'les facettes  multiples et diversifiées comme à plaisir apparaîtraient fondées en raison.

« Connaitrai-je jamais l’énigme de ce sphinx ?

On peut partir  du fait que ce qui définit Jugurtha c'est justement qu'il soit ou semble .être en froide logique indéfinissable. Au moment où on croit le saisir il échappe. Quand  on lui prête une qualité qu'on croit consubstantielle  à lui, on s'avise qu'il est avec autant de véhémence et d'authenticité le contraire : il est la parole de passion  apparemment  incoercibles, mais    aussi  il calcule ;  il  prend    feu pour une   cause à   laquelle  il est prêt  à   sacrifier  sa   vie  et tout soudain s'abîme  dans 1'indifférene atroce

presque le dégoût ;. il est amant fou de l'absolu et dans le même temps ruse à coups de magie avec les réalités les plus concrètes de l'existence.  Il est avec autant d'intransigeance l'hérétique de toutes les causes et le fanatique de toutes les fois....

«Fides punica », les Romains n'admettaient de mauvaise foi que  la  leur et Jugurtha est l'homme des fidélités successives. 

Mais le divin Protée ne changeait de forme que par fidélité  à une vérité plus profonde. Le  poète Jean  Amrouche pouvait être  à  la  fois  séduit et interloqué par  une labilité  poussée            jusqu'aux limites de la cohérence   ou  de  la  bonne  foi. Peut-être est-ce par plaisir d’esthète  qu'il renonce à donner le mot de l'énigme, parce que c'était du  même  coup  la  décaper   de son    charme  lui-même  déclare, à la fois  navré  et ravi : «Je n'explique pas, je décris». On peut tenter de faire à sa    place cette descente aux enfers, qu'il a vécu et magnifiquement  rendue.

Je pense que son ascèse personnelle n'est que la traduc on -sublimée, magnifiée, prestigieuse -_d'une condition collective, qu’il est maintenant plus facile  de    saisir   après un  quart   de  siècle d'indépendances  maghrébines, et  que, dès lors qu'on S'en avise ou .considère le texte de ce point de vue,. ,il .s'éclaire et on peut expliquer jusque dans le détail ce qui était intuition profonde 'ou poétique élaboration

Pour le dire en bref: « L'éternel Jugurtha “ apparaît-comme l'ode ou le thrène d’une culture déboutée   de    l'être,  acculée  dans   les   marges    de    l'illégitimité    ou     du jeu, et qui  l'est   depuis   si longtemps que c'est   devenu  sa seconde nature, aussi essentielle que_ la première . Jean a le privilège de sentir plus vivement, plus douloureusement les effets  d'une  condition. dont  il ne peut changer aucun des termes : il a aussi la capacité de s'en purger en la disant, mais, fidèle en cela à la vieille coutume des aèdes ancestraux, dont il a aimé le verbe, il dit ce que les autres vivent.

«L’homme écrit-il, est le jouet de forces toutes puissantes qui l'écrasent, mais ces forces que son imagination de poète hypostasie, la pratique politique des dernières  années  leur  a   donné  un   visage   et  un nom. elle les a dépoétisés, nous savons aujourd'hui qu’elles sont le résultat d'une volonté et d'une action très humaines, dont on peut tracer très précisément la figure.

Faute  de   pouvoir le faire, le   Jugurtha du poète- en  cela différent  du  Jugurtha de  l'histoire -traduit en termes de destin ce qui est en réalité l'effet d'une condition - historique très concrète. Il cède, dit Amrouche,  « à la tentation de l'absolu » 

classique recours des hommes ou des groupes frustres, qui vont quêtant dans le ciel le remède aux maux que la terre leur inflige. « Dieu seul, dit Jugurtha,  peut changer l'ordre du monde ».  Mais qui sait si, en invoquant une aussi imparable caution, Jugurtha  ne    fait    pas   que  parer  d'un vocable prestigieux le sentiment  de   sa  déréliction ?

Il va  même plus loin. Ces forces, qui le réduisent apparemment sans recours, il peut du moins s'opposer à elles,  il peut paraître le champion, écrasé mais fier et irréductible, du bon droit. Mais non! reproduisant en cela une expérience abondamment vérifiée par ailleurs, il retourne ses armes contre lui-même, c'est en lui qu'il trouve les raisons  de l'oppression qu'on lui fait subir, car ces contraintes, dit Amrouche,   «sont à lui » et Jugurtha  sait que « quoi qu'il fasse, elles le conduisent inexorablement à sa perte » . La boucle est bouclée .La dialectique du maître et de l'esclave trouve ici sa parfaite illustration : celui-là  a    intériorisé  dans  l'esprit     de   celui-ci     la conviction que son abaissement n1est pas le résultat des  conditions qu'il lui a lui-même imposées, mais l'effet d'une déficience ontologique . presque d'une malédiction: il  est esclave par decret divin. 

Mais qu'est-ce que le«génie africain »  sinon le produit d'une histoire et_non une conduite métaphysique, arbitraire et immuable ?.  

Pourtant  là gît la raison de la :ductilité jugurtinienne .Dans un monde sur lequel Il n'a aucune prise réelle, toutes les attitudes s'équivalent. Adopter celle du maître de l'heure avec une parfaite fidélité dans  l'aspect extérieur, c'est une façon de préserver l'essentiel de soi, jusqu'au jour où il sera possible de  l’ ‘exhumer.  .

Ceci dans le principe. Car la réalité vécue en apporte le démenti quotidien. Le texte même de « l'étame Jugurtha » en est une illustration remarquable... Il montre qu'on ne braconne pas impunément sur les terres ennemies. Jugurtha joue à « revêtir la livrée d'autrui », il est ivre de voir qu'il entre si bien dans la peau de tous ses conquérants qu'eux-mêmes s'y trompent ? Tant de perfection dans la feinte l'emplit d'admiration pour lui-même. Il croit que ce n'est que jeu, qu'au jour, à l'heure où il voudra, il arrachera le masque en quoi les autres naïvement voient son visage vrai.

Pourtant, l'heure venue de choisir, il ne se retrouve plus ; il ne sait plus présenter que le personnage d'emprunt qui est devenu lui plus que lui-même, à force de jouer les autres et de se jouer d'eux, Jugurtha est devenu ce qu'il feignait d'être.

Mais naturellement même cet avatar dernier était inscrit dans son destin, en tant qu’il n'est qu'une figure privilégiée du destin de tous. « Pour Jugurtha, écrit Jean Amrouche, vivre c'est rester souple, pour faire face aux circonstances changeantes. » Parce que les autres ont pouvoir de changer les circonstances au gré de leurs intérêts et à Jugurtha il ne revient que de s'y adapter.

Le problème est que Jugurtha est coincé dans un dilemme : i! s'exclut s'il veut rester soi ; s'il participe, il se renonce.

Pour son compte personnel Amrouche a tenté de trouver une issue dans le verbe et la poésie. L'acte poétique délivre de la solitude, m’ a dit un jour (je crois que c'était à Venise, peu avant sa mort ) que « la poésie était accordailles ». Je pense qu’ El Mouhoub reproduisait là, fût-ce sans le vouloir expressément, une pratique ancestrale. La littérature chez nous est un peu action chamanique. Dire les choses, c'est les faire advenir, en tout cas y aider fortement.  Les dire par antiphrase, quand elles sont cruelles, laides ou lourdes, c'est encore les dire, voire les bien dire ( « cuphêmein », disait la plus méditerranéenne des langues ). Tendre à l'angoisse le filet de formules apprêtées pour qu'elle s'y prenne et a la fin s'en éprenne, c'est un procédé des temps très anciens où l'on pensait agir sur les choses en manipulant les mots qui les désignent. C’est en tout cas le vœu le plus ardent de Jean Amrouche :

« Je n'ai rien dît qui fût à moi Je n'ai rien dit qui fût de moi Ah ! dites-moi l'origine des paroles qui chantent en moi »

Jean a essayé. Au moins une fois il a cru que le moment était enfin venu de dire les mots qui étaient à lui, de lui et que ces mots allaient aboutir. Aux moments de désenchantement il en a douté : « II me faut, a-t-il un jour écrit, être convaincu de cette cruelle vérité, qu'il n'est pas de délivrance par ta parole ». Sans doute y en a-t-il une par l'action. C'est ce qu'à la fin de sa vie Jean Amrouche a tenté de faire. Dans la guerre de libération algérienne il a cru voir l'issue enfin arrivée, si cruelle fût-elle. Il a œuvré selon sa nature et sa position à hâter l'avènement du grand jour. Il est parti sans l'avoir vu. Après un quart de siècle on peut se demander si les visions du poète répondaient aux prévisions de la réalité.

Le sort des Amrouche a été une fuite harcelée, hallucinante, de logis en logis, de havre jamais de grâce en asile toujours précaire. Ils sont toujours chez les autres, étrangers où qu'ils soient. Delà celle hantise de partout reconstituer la tribu, de porter la tribu à la plante de leurs pieds, faute de l'avoir a la semelle de leurs souliers, parce que des souliers, ils n'en avaient pas toujours.

Jugurtha, traqué dans les terres cadastrées du nord (le cadastre des colons de Rome et de ses marchands), entre dans l'espace insaisissable des Garamantes, celui où les légions pesantes se perdent, parce qu'elles n'ont pas de repères en dur sur quoi asseoir leur marche. Aux légions il faut la dureté de la pierre et le vent du désert passe — et avec lui les cavaliers fuyants.

Je ne sais pas si aux lieux où ils sont enfin parvenus les Amrouche ont enfin connu la paix du cœur (tout de môme moins problématique que celle de l'esprit), si, après les étapes qui ont jalonné ses errances de sable, de soleil et de vent, la tribu en marche est enfin arrivée. Je le leur souhaite ardemment, mais peut-être a-t-il mieux valu pour Jean partir sans prendre congé, à la dernière veille (mime pas trois mois) du grand soir dont il attendait l'avènement, comme s'il allait enfin ressouder les morceaux de la grande explosion.

Car comment aurait-il supporté la déconvenue ? Il croyait venu le jour où les voix ancestrales (sans lesquelles il cessait d'être) seraient mieux que reconnues, évoquées... pour revivre. C'était une vision de poète — ci des visions des poètes l'histoire se joue comme des rêves bleus, que le réveil de l'aube tranche. Jean est parti avec, un jour d'avril 1962 : ce fut la dernière grâce à lui accordée par son destin.

Parce que la terre des ancêtres a sans doute été libérée, mais pas tous ses hommes, pas ses voix, pas ses bardes et ses conteuses et ses prêtresses au Verbe tendre comme la galette d'orge, brûlant comme le vent du désert garamante. Fadma At Mansour, si elle était encore de ce monde, y serait autant que jadis une exilée : « Taɣrivt », un maître-mot des chants anciens qui au fil des longues années ont servi d'étai à sa nostalgie.

J'ai vu Jean Amrouche quelques semaines avant sa mort sur la terrasse d'un hôtel à Rabat, où les fleurs chantaient le printemps et la vie. Nous avons commencé â supputer les chances de la paix et après elles les visages possibles de la libération. Nous le faisions en français. Puis brusquement sa voix a mué elle est devenue sourde, je devais l'écouter pour l'entendre. J'ai mis quelque temps pour m'apercevoir que nous avions changé de registre : nous étions passé au berbère. C’est que, je pense, nous sentions, sans avoir besoin de nous le dire, que pour ce que nous disions c'était maintenant l'instrument le plus juste.

Jean avait un début d'ictère qui lui jaunissait le pourtour des yeux. Il était parti de là pour, en peu de temps et comme tout naturellement, passer sur le mode des thrènes ancestraux, évoquant ces instants comme s'ils étaient les derniers qu'il lui fût accordé de vivre. Sur le moment j'ai considéré cela un peu comme un exercice rituel. A la réflexion j'en arrive à voir dans sa fin prématurée une grâce des dieux, la dernière qu'ils lui aient accordée, mais peut-être la plus essentielle.

Le 10 avril 1960 il écrivait à un Européen d'Algérie : « Construire une Alerte moderne et paisible. L'Algérie algérienne ne doit être ni française, ni arabe, ni kabyle. Nul n'y doit être infériorisé ou humilié. «Vision d'humaniste! La fête, s’il avait vécu, n'eût duré pour lui que quelques semaines, après quoi la vie a repris ses droits, c'est-à -dire ses injustices et son absurdité. Car de nouveau Jugurtha a été acculé dans les marges, poussé dans les espaces gétules De nouveau il est devenu, selon un verbe de Fadma At Mansour  «  d aghrib di tmurt-is «  , étranger dans son pays.

L'exil de Jugurtha n'a pas pris fin avec la libération de la terre, parce qu'il y a la terre, mais aussi les hommes On peut même penser qu'il est plus cruel aujourd'hui, parce que le monde depuis lui a rapetissé. Notre science, nos engins ont traqué les dernières traces de places libres sur la terre.il n'y a plus d'espaces gétules, parce qu'où jadis les Gétules poussaient leurs courses, leurs faims, leurs musiques et leurs libertés, les hommes du nord sont venus installer leurs règles, leurs contraintes et leurs préjugés ; ils apportent avec eux leurs idiomes, leurs mythes, leurs intérêts. De nouveau la tribu doit décamper, si elle veut survivre.

Mais qu'importe ? C'est au moment où on est sûr de le saisir enfin que l'insaisissable Jugurtha trouve dans son génie les ressources qu'il faut pour survivre. La tribu, un instant distraite et arrêtée dans sa course, a repris sa longue marche, eIle sait qu'il n'y a pas de havre définitif, mais seulement des étapes ; elle sait qu'il faut toujours repartir, parce que la vérité de soi est justement dans la quête : elle sait que. quand des tribus se croient arrivées, c'est qu'elles sont au seuil de mourir.

Jean est mon sans être arrivé Nous non plus âpres lui. Qu'importe ? Sa recherche inquiète, bercée parle verbe, bernée par lui, reste exemplaire, parce quelle porte la preuve vivante que dans le domaine des valeurs il n'y a pas de mort imposée. Ne meurent que ceux qui d'avance se sont installés dans leur mort Ceux qui, comme lui, disent non, contre vents et marées, ceux-là vivent éternellement.

In Actes du Colloque Jean Amrouche, l’ Etemel Jugurtha, Rencontres Méditerranéennes de Provence. 17-19 Octobre 1985, Editions du Quai, Marseille.

 


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Numéro 90  Juillet 2017

 

 L’article  :

Rif : la bataille d'Anwal ou la victoire des ''At warkasen'' (1),

Par Aumer U Lamara, écrivain, in Le Matin-Dz du 25 Jui 2017

 

 

Muhend Abdelkrim El Khattabi

                                                                                                               Muhend Abdelkrim El Khattabi

 

 

Le 20 juillet 2017, la police makhzénienne a violemment réprimé la marche pacifique organisée par le mouvement de contestation rifain dans Taghzut / El Hoceima.

Au lieu de constituer une date symbole de la libération du peuple marocain de la domination étrangère, et célébrer cette journée anniversaire dans la communion, les forces de répression ont encore fait couler le sang des Marocains !

Parallèlement à cette politique du bâton, le makhzen use de tous les subterfuges pour casser ce mouvement pacifique… jusqu'à la tentation de souiller la mémoire d'Abdelkrim, en utilisant sa propre fille (2). Nul n'est dupe de cette grossière manipulation.

La bataille d'Anwal c'était en juillet 1921. L'armée espagnole, dirigée par le général Sylvestre, avait déjà constitué une énorme base militaire sur la plateau d'Anwal, afin de conquérir tout le Rif. Au matin du 22, la base était encerclée par des milliers de Rifains en armes et il en arrivait de tous les côtés. Muhend Abdelkrim El Khettabi (3) avait déjà donné l'ordre de prendre cette caserne quel qu'en soit le prix.

Dans la panique de l'encerclement, le général Sylvestre, avec ses officiers, décida vers 11h d'évacuer et de se replier sur Mellila. C'était le carnage dès la sortie de la troupe sur la route d'Izumar. Sur les 6500 soldats et officiers, très peu en réchappèrent. L'énorme arsenal d'armes récupéré sur place avait changé radicalement la donne.

Un événement inattendu avait décidé de l'issue de la bataille dès les premières salves des mitrailleuses : les quelque 1000 auxiliaires Rifains engagés dans l'armée espagnoles (les Regulares), mis en première position dès la sortie de la caserne pour protéger les Espagnols, avaient changé de camp dans la bataille. Ils tiraient à bout portant sur les Espagnols.

Les conséquences de cette débâcle d’Anwal sont multiples :

             - Démoralisation de l'armée espagnole et crise politique à Madrid (installation d'une dictature militaire par le général Primo de Rivera),

             - Renforcement de la mobilisation rifaine et organisation d'une ''armée régulière'' avec tout l'arsenal récupéré.

Mais l'élément le plus important était la certitude des Rifains de pouvoir affronter, sans complexe, l'une des plus grandes armées du monde de l'époque, intacte, car non saignée par la Première guerre mondiale. Cet optimisme était dû à l'organisation de la guerre introduite alors par Muhend Abdelkrim.

Les combats entre les Rifains et l'armée espagnole avaient déjà commencé depuis un an. Quelques tribus s'étaient mobilisées au début pour s'opposer à l'avancée des espagnols. L'entrée dans le combat de Muhend Abdelkrim El Khettabi, après le décès de son père (chef du détachement fourni par les At Waryaghen), avait changé la nature de la mobilisation : de la myriade de troupes levées par les tribus, sans coordination, il avait constitué une armée de paysans-soldats disciplinés, volontaires et d'une mobilité redoutable (4). La motivation de défendre leur pays fera le reste, retrouvant ainsi les réflexes ancestraux de la guérilla des Numides de Jugurtha.

Cette bataille avait eu un écho au niveau international. On dit que le général Giap avait appliqué la stratégie d'Abdelkrim lors de l'encerclement de Dien Bien Phu en Indochine, qui avait fait 10000 morts et 12000 prisonniers.

La bataille d'Anwal est un symbole national et un repère historique important pour les Rifains et tous les autres Marocains et Nord-Africains. Il doit être respecté, protégé et enseigné.

Aumer U Lamara, écrivain

Auteur de l'essai historique ''Muhend Abdelkrim – Di Dewla n Ripublik'' (Du temps de la République du Rif, 1920 – 1926), éditions L'Harmattan, Paris 2012.

 

Notes :

(1) ''At warkasen'' : ''les hommes aux mocassins de cuir'' (arkas/arkasen : mocassins rudimentaires en peau de boeuf que portaient les paysans d'Afrique du Nord).

(2) Appel de la fille d'Abdelkrim (yabiladi.com) :

"Je porte à leur connaissance que le roi Mohammed VI est disposé à résoudre tous les problèmes. Je suis en contact permanent avec des proches du roi qui m’ont informée qu’il a demandé aux responsables de répondre aux revendications des habitants du Rif dans les plus brefs délais", a ajouté Aïcha El Khattabi (Hirak : La fille d’El Khattabi appelle les Rifains au calme).

(3) Muhend Abdellkrim El Khettabi était interprète des bureaux indigènes à Mellila, et professeur de berbère et d'arabe, puis cadi, et épisodiquement chroniqueur dans le journal Telegramma del Rif, publié en espagnol à Mellila. A El Qama, il a été désigné par les tribus chef de la révolte contre les Espagnols.

(4) La logistique du soldat rifain se limitait alors à sa plus simple expression : ''Tihdert n ughrum aqquran d wuraw n tazart'' (un morceau de galette de blé et une poignée de figues sèches) !

 

 

 

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 Numéro 90  Juillet 2017

 

Tameslayt :

Tazmilt ɣef tira (asmekti) =   aggaɣen

   – Isekkilen iţawin " ° ", d anɣiyen :    

g°, k°, ɣ°, q°, x°  

 

Anɣiyen-a ur d-teddun ara deg tira nesemras tineggura-ya, anagar ma ibeddel unamek

 

   – Targalin-a :

b, d, g, k, t   

  tugeţ ţilint d tizenzaɣin :

abrid     udem   iger

akal      tamurt  agem

 

Acu :

 

– t, d :  d aggaɣen deffir l, n :

tamellalt           nutenti

aldun    ildi  

– b :    d aggaɣ deffir m :

tambult ambaṣi

– g :   d aggaɣ deffir b, j, r, ɛ, z :

inebgi  ajgu

argaz  aɛgaz

azgen zger

– k :   d aggaɣ deffir ḥ, f, c, ɛ, l, r, s :

aḥkim  ayefki

ayeck-it ɛkes

afilku  arkas

skud

 

 

 

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Numéro 90  Juillet 2017

Tidlisin nnien :

 

Dictionnaire_Francais_Berbere_Antoine_JORDAN.PDF

 

Les_Cabiles_et_Boudgie_F.PHARAON_Philippe_libraire_Alger_1835.PDF

 

Tidmi tamirant, n°2, 1990

 

Habib-Allah_Mansouri_Inventaire_des_neologismes_amazighs.pdf

 

Ddem_tabalizt-ik_a_Mu_Kateb_Yacine, version bilingue

 

Ad lemmdeɣ tamaziɣt  n Hamek : http://www.ayamun.com/adlis-usegmek.pdf

 

Belkacem Bensedira_Cours de langue kabyle_Adolphe Jourdan_1887

 

JM_DALLET_LE_VERBE_KABYLE_FDB_1953.pdf

AMAWAL_TUSNAKT_H.SADI_1990.pdf

CHANTS_BERBERES_DE _KABYLIE_Jean_AMROUCHE_CHARLOT_Ed.1947.pdf

OUARGLA_M.JARDON_J.DELHEURE_Tome1_FDB_1971.pdf

OUARGLA_M.JARDON_J.DELHEURE_Tome2_FDB_1971.PDF

 

 

 

 

Plus de livres dans notre rubrique  Téléchargement :

http://www.ayamun.com/telechargement.htm

 

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 Numéro 90  Juillet 2017

Le Poème : 

 


« Tamurt »

Sɣur Σ.Mezdad, tukkist seg « Tafunast Igujilen », 1978, 1991, 2017


Igellil ameṛzu n tuyat
Ala kemmini i d
ayla-s
I uderɣal d kem i ţ-ţafat
Amuḍin d kem i ddwa-s

Kem i d asalas alemmas
I tzeqqa ur d-terrurri
Agujil d kem
i d yemma-s
Taḍsa s ɣur
-m i d-teflali

D kemmini I d iẓerman
Iţemeṛzan deg
uâabbuḍ-inu
Fell
-am i kfan iderman
D kemmini I d bab-inu

Fell-am ugiɣ ad nzeɣ
Tţawiɣ-ken ger wallen
I kem
i wumi ţţanzeɣ
Sud
uneɣ-am igwerzan

Ay usu n wid immuten
Timizar ak
kw d aẓekka
Tafunast igujilen
A wi m-igezmen tasa
.

 

 



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Dernière révision :
  31 juillet 2017